Contre le streaming illicite, Cisco a (peut-être) la solution (par Guillaume Périssat, le 25 octobre 2016 11:21)

SPP pour Streaming Piracy Prevention. Cette plateforme lancée par le géant des réseaux veut identifier et bloquer les flux vidéos illégaux. Mais la méthode semble très loin d’être infaillible.

Regarder une copie pirate d’un film en streaming, c’est une pratique courante chez un certain nombre d’internautes. Mais, pour les ayants droit, ces plateformes sont l’ennemi à abattre. Sauf que de recours en justice en requêtes à l’adresse des moteurs de recherche, le processus de traque de ces sites prend du temps, le retrait des contenus illicites également.

Heureusement pour eux, Cisco pense avoir la solution. L’équipementier réseau vient en effet de dévoiler une plateforme dédiée à la lutte contre le piratage, et plus particulièrement contre la diffusion en streaming d’œuvres illicites. Répondant au doux nom de SPP, pour Streaming Piracy Prevention, cet outil aura pour objectif de bloquer les flux vidéos considérés comme illégaux.

Mais, avant de les couper, il faut déjà les détecter, « les localiser » pour reprendre les termes du géant. Cisco compte nouer des partenariats avec les ayants droit et autres diffuseurs pour qu’ils placent des marqueurs (« forensic watermark ») sur les flux vidéos légaux et payants. La plateforme pourra alors comparer les traces de l’œuvre originale diffusée à ceux des autres flux vidéos pour ensuite les bloquer. « Le tout en temps réel », se félicite l’entreprise.

Fair use ? Connaît pas

Cisco a d’ores et déjà annoncé un premier partenaire, le Britannique Friend MTS, spécialisé dans la protection des contenus. Et, grâce à ses solutions réseaux, l’équipementier peut « surveiller » une bonne partie des flux transitant par Internet. « Un niveau inégalé de prévention de la retransmission cross-device […] il permet aux fournisseurs de services de reprendre le contrôle de leurs canaux, afin de maximiser leurs revenus ».

Hourra ! Sauf que le procédé risque de rencontrer quelques difficultés. Car « le processus est entièrement automatisé, assurant une réponse rapide aux incidents de piraterie ». Et quid du fair use, quand un créateur de contenus reprend une partie d’une œuvre pour la modifier, la commenter ? Une situation sur laquelle YouTube et ses processus d’automatisation se sont déjà cassés les dents. En outre, à l’instar de nombreux DRM, il ne faudra guère de temps pour que les méchants pirates trouvent le moyen de contourner SPP et ses marqueurs.

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